Résilience & Transition

Voici les grandes étapes de la résilience loossoise

Culture & Patrimoine

Comment est née la force de la politique culturelle loossoise ?

Implication habitante

Comment faire de l'implication une force de la politique de transition ?

Agriculture & Alimentation

Sur quels leviers la commune s'est-elle appuyée à son échelle pour reconnecter agriculture, alimentation et transition ?

Energie

Comment passer d'expérimentations innovantes mais isolées à la massification et au changement d'échelle ?

Biodiversité, Aménagement & Cadre de vie

Comment la ville, avec ce contexte particulier de reconversion minière, s'est-elle saisie, à son niveau de cette problématique mondiale ?

Gestion naturelle

Nous ne vivons pas seuls sur cette planète. Nous sommes entourés de millions d’organismes vivants. Certains se ressemblent, mais aucun n’est pareil.

La biodiversité, qu’est-ce-que c’est ?

Le terme « diversité biologique », également connu sous le mot-valise « biodiversité »,  date des années 1980 et décrit l’ensemble de tous les organismes vivants, les différents endroits où ils vivent et les relations qui les unissent.

Ce terme recouvre plusieurs dimensions : 

  • La diversité spécifique/taxonomique qui fait référence au nombre des espèces. Les scientifiques dénombrent entre 8 millions et 12 millions d’espèces, animales et végétales.
  • La diversité génétique, c’est, au sein d’une espèce donnée, le niveau de polymorphisme génétique que l’on peut identifier. L’existence d’une variante génétique, peut se répercuter dans la survie/adaptation d’une espèce. Plus la taille de la population est importante, plus il y a de chances de trouver de la diversité génétique. 
  • La diversité écologique (les écosystèmes) qui fait référence aux relations entre un lieu de vie défini par des caractéristiques physiques et chimiques déterminées relativement uniformes (biotope) et l’ensemble des êtres vivants coexistant dans un espace écologique donné (biocénose).

La biodiversité est essentielle à l’existence humaine et à une bonne qualité de vie. Néanmoins, l’empreinte de l’activité humaine sur la planète menace d’extinction globale un nombre d’espèces sans précédent selon l’estime l’IPBES (2019, p.4).

Source : © UICN.

Selon ce groupe d’experts, à l’échelle mondiale, le changement d’affectation des sols est le facteur direct qui a l’impact relatif le plus important sur les écosystèmes terrestres et d’eau douce, tandis que l’exploitation directe des poissons et des crustacés a l’impact relatif le plus important sur les océans. Le changement climatique, la pollution et les espèces exotiques envahissantes ont eu un impact relatif moindre jusqu’à présent, mais leurs effets s’accélèrent. (IPBES, 2019, p.19)

La valeur de la nature

Au cours des millénaires, dans le monde entier, les sociétés ont développé de nombreuses façons de percevoir, expérimenter et interagir avec la nature, ce qui a conduit à une grande diversité de valeurs de la nature et de ses contributions aux personnes. Il en résulte des compréhensions différentes du rôle que joue la nature en tant que fondement de leur vie et de sa contribution à leur qualité de vie. 

Les valeurs de la nature varient selon les systèmes de connaissance, les langues, les traditions culturelles et les contextes environnementaux. Il est difficile de définir les valeurs de la nature d’une manière universellement pratique et acceptable (étant donné la diversité des visions du monde, des cultures, des systèmes de connaissances et des disciplines). Mais aussi les relations de pouvoir asymétriques dans la société.

La nature procure aux sociétés, différents services, dites « services écosystémiques », qui contribuent au bien-être humain. Tels que :

  • Services d’approvisionnement, sont les produits tangibles tirés des écosystèmes, comme la nourriture, les combustibles, les matériaux ou les médicaments de santé humaine et vétérinaire.
  • Services de régulation, sont les avantages intangibles assurés par le bon fonctionnement des écosystèmes, comme la régulation du climat, la régulation des inondations, la pollinisation, etc.
  • Services culturelles, représentent les apports non-matériels de la biodiversité, obtenus à travers la relation qu’entretient l’Homme avec la nature. Ces services renvoient aux aspects esthétiques, spirituels, récréatifs, éducatifs qu’apporte la nature ou encore la source d’inspiration qu’elle représente pour les sociétés humaines.
  • Services d’appui, sont ceux nécessaires à la production de tous les autres services, assurant le bon fonctionnement de la biosphère. Leurs effets touchent indirectement les êtres humains et sont perceptibles sur le long terme. Ces services comprennent par exemple les grands cycles biogéochimiques (de l’eau, du carbone…), la formation des sols ou la production primaire.

La biodiversité, que faire pour la protéger ?

« L’Homme n’est qu’un compagnon voyageur des autres espèces dans l’odyssée de l’évolution. » Aldo Leopold, think like a mountain, 1949

L’humanité se trouve face à une crise silencieuse. L’environnement autour de nous est plus silencieux par rapport à celui de nos pères et grands-parents. Cet oubli progressif de l’histoire environnementale s’apparente à ce que le psychologue américain Peter H. Khan nomme « l’amnésie environnementale », c’est-à-dire l’acclimatation des êtres humains, au fil des générations, à la dégradation de leur environnement. Au fur et à mesure que nos relations avec le vivant s’étiolent, nous l’intégrons de moins en moins dans notre cadre de référence. Nous finissons ainsi par considérer comme « normal » un état de dégradation environnemental avancé.

Deux approches pour protéger la nature s’ouvrent donc à nous:

  1. L’approche par la protection d’espèces
  2. L’approche par la protection des espaces. 

Une des solutions est donc de protéger les habitats rares, via notamment les parcs nationaux, les parcs naturels régionaux ou les différentes réserves naturelles. Il faut également réduire les ruptures de continuité entre ces habitats protégés en rétablissant des liaisons du type « corridors biologiques ».

Il est aussi important de réduire les rejets de polluants, en luttant contre le phénomène de changement climatique (source importante de disparition des habitats) ou en interdisant hors laboratoire la culture d’OGM (Organismes Génétiquement Modifiés), qui mettent en cause l’équilibre de l’écosystème.

La biodiversité, terreau de la qualité de vie

À Loos-en-Gohelle, la dimension environnementale est fortement présente. Pas pour des raisons idéologiques, mais bien par pragmatisme : là où l’environnement est parfois considéré comme un luxe que l’on traite quand il reste quelques crédits, ou sous l’angle des loisirs et de l’esthétique, il a été considéré à Loos-en-Gohelle que l’environnement créé les conditions de vie (et, à terme, de survie) des habitants. Outre les enjeux liés à l’eau, à l’énergie, aux pollutions (des sols ou de l’air, etc.) et à la survie de l’écosystème (donc de l’Homme), les espaces naturels favorisent les activités de plein air, constituent des lieux de rencontre et de partage, améliorant ainsi la vie sociale des habitants et leur procurant du bien-être. Ainsi, l’environnement contribue au développement du « bien vivre ensemble ».

La pression humaine réduit physiquement les espaces naturels, les nombreuses pollutions (métaux lourds, produits chimiques, produits phytosanitaires…) atteignent les sols, l’air et l’eau qui sont les supports de la vie et enfin les prélèvements intensifs ou la culture d’OGM mettent en péril l’équilibre du vivant. Une situation illustrée par ces chiffres : 30% du territoire de la région Nord – Pas de Calais était constitué de zones humides (naturellement très riches) au XVIIIe siècle. Aujourd’hui, l’industrialisation (dont l’exploitation minière), les constructions de logements, l’agriculture  intensive ont réduit leur surface à 0,7%.

De plus, en dehors du cliché « exotique » et lointain des tigres, baleines et koalas en voie de  disparition, nous avons aussi des espèces menacées : chouettes, papillons machaons et autres, fréquents il y a quelques années, ne sont pratiquement plus observés à Loos-en-Gohelle.

Des actions diversifiées et des résultats visibles

C’est pourquoi la municipalité a mis en place en 2000 un Plan vert, puis en 2006 un Plan d’action pour la biodiversité, aidée par le CPIE Chaîne des terrils (implanté sur la Base 11/19). Ce plan d’action comprend des opérations spécifiques comme le bagage et le radiopistage d’oiseaux, ainsi que le suivi spécifique des hirondelles, mais aussi depuis 2008 un inventaire faune-flore détaillé. Plus globalement, cette politique environnementale a permis d’augmenter les qualités écologiques des espaces existants (plantation d’espèces régionales, application de la gestion différenciée…), de créer de nouveaux espaces naturels (bosquets, haies, zones humides…) et de relier les espaces entre eux (corridors biologiques) tout en favorisant les initiatives des particuliers (jardins, façades…) et les déplacements doux (de quartier à quartier ou vers les équipements publics). Stratégie payante : on constate par exemple, depuis quelques années, le retour du pic-vert qui avait disparu du territoire loossois.

Cette dynamique est toujours d’actualité, la commune saisissant toutes les occasions qui se présentent à elle pour améliorer son dispositif. Par exemple, des partenariats locaux avec les chasseurs et les agriculteurs ont permis la plantation de 2,5 km de haies et l’établissement d’un plan de gestion du gibier. En plus de favoriser la biodiversité, ces plantations permettent de lutter contre l’érosion des sols et favorisent l’infiltration des eaux pluviales… Dans un autre esprit, une opération VAE (test de Vélos à Assistance Electrique) a permis en 2008 de sensibiliser le public à l’utilisation de moyens de transport peu polluants. Depuis 2010, 4 VAE équipent en outre les services municipaux. La commune travaille enfin avec des indicateurs de biodiversité afin de mesurer les améliorations au fil des années.

Aujourd’hui à Loos-en-Gohelle, les principaux leviers de conservation de la biodiversité sont la Ceinture verte, la gestion différenciée et la sensibilisation des habitants.

Une reconnaissance basée sur les pratiques et la gestion naturelles

Au fil des années, les actions engagées permettent de structurer une méthode associant élus, services et habitants, et se traduisent par des résultats concrets, comme le retour de diverses espèces végétales et animales. Citons pour l’exemple le Faucon pèlerin, le hibou Grand-Duc et les hirondelles de rivages. Mais cela produit aussi d’autres résultats, comme la mise en place de dispositifs et l’obtention labels qui, au-delà de la notoriété et de l’opportunité de communication sur les actions menées, permettent de conforter la stratégie municipale et de mettre en lumière l’implication des acteurs dans une dynamique de changement.

Racontes-moi demain
jardin des achillées concert 5

Parmi quelques dispositifs et labels, citons :

• Le 11/19, totem de la ville et symbole fort de la transition municipale : un ancien siège  des mines est reconquis par la nature et participe à la reconnaissance du Bassin
minier comme Patrimoine Mondial de l’Unesco.

• Le label « Villes et Villages Fleuris » avec une  première inscription en 2002
et l’attribution progressive de fleurs jusqu’à l’obtention de la troisième en 2019, valorisant la prise en compte des démarches durables de l’aménagement urbain et la place du végétal en ville.

• Le témoignage de reconnaissance TEN, Territoire Engagé pour la Nature, depuis septembre 2022 visant à faire émerger, reconnaître et accompagner l’engagement de la collectivité dans ses projets en faveur de la biodiversité.

Inscrite dans le programme municipal du mandat en cours, la prochaine étape en terme de reconnaissance, sera d’étudier la possibilité d’un processus de « Capitale de la Biodiversité » afin de hausser encore d’un ton l’engagement, la qualité et l’exigence des actions sur ce thème, et de les faire connaître et reconnaître.

Ressources pour aller + loin

Pour aller plus loin sur le sujet de la biodiversité à Loos-en-Gohelle :