Trajectoire
L’approche loossoise consacre une importance particulière à la notion de trajectoire, qui est au cœur de ce débat entre urgence climatique et temps long des processus transformatifs.
Le fait que les Loossois développent une vision partagée d’un avenir désirable en s’appuyant sur les leçons du passé et l’histoire particulière du territoire a pris du temps mais a aussi constitué un élan indispensable à la mise en place d’un nouveau modèle de développement. En effet, de ce travail de mémoire permettant d’assumer les valeurs et l’héritage du passé (à Loos-en-Gohelle, les terrils incarnent la dette en carbone) naît la capacité à se projeter collectivement dans le futur (les terrils illustrent dans le même temps la résilience à l’œuvre car ils sont devenus des lieux de vie et de biodiversité).
Dans cette mise en trajectoire, les Loossois ont d’abord été acteurs au sens culturel du terme, avant de devenir acteurs du projet de ville. Ils ont ensuite été progressivement amenés à prendre une part de plus en plus active à la coproduction des espaces, des aménagements et des politiques publiques, jusqu’à devenir – demain et avec d’autres – les acteurs clefs de la transition et les pivots du changement d’échelle.
Le changement d’échelle correspond à l’approfondissement et l’élargissement de la démarche de transition sur le territoire lui-même et sur les territoires voisins. Cette notion est souvent inséparable de celle de transfert qui renvoie, elle, au fait d’essayer de transmettre les apports d’une expérience particulière à d’autres territoires aux contextes économiques, sociaux et historiques différents. Les habitants sont au cœur de ce processus qui est un cercle vertueux : en contribuant à un processus d’intérêt général, chacun consent à changer à son niveau, et parce que chacun change à son niveau, c’est la société toute entière qui change. Le désir et l’envie de contribuer naissent lorsque tout le monde se met en mouvement et que l’on se retrouve soi-même entraîné dans le changement.