Patrimoine mondial
UNESCO
Les sites classés sur Loos-en-Gohelle
Le périmètre Patrimoine mondial inclut 353 éléments et 4000 hectares de paysage. C’est cet ensemble global et solidaire qui a permis d’obtenir l’inscription pour le Bassin minier Nord-Pas de Calais. Mais parmi ces 353 éléments retenus dans la proposition d’inscription, figurent aussi, sur Loos, les vestiges de la fosse n°12 (salle des bains-douches et ateliers) avec les maisons d’ingénieur et d’employés qui lui sont associées, la place Lorraine et la cité 11. Associés à la cité 12, les vestiges de la fosse 12 constituent un ensemble particulièrement remarquable et bien conservé, comprenant tous les éléments du système minier : fosse, maisons d’ingénieur et d’employés et, sur Lens, habitations ouvrières, église, écoles, places publiques. Le fonçage du puits n°12 commence en 1891. Reconstruite après la Première Guerre mondiale, la fosse est modernisée en 1951. Il en subsiste le bâtiment de la salle des pendus, les ateliers et la maison du gardien. Les maisons d’ingénieur, de cadres et de porions de la cité 12 y sont attenants. Attachées à la fosse 11, les maisons de la place Lorraine, datant de 1923, font partie des cités témoins du Bassin minier. Leur particularité : les premières maisons sont situées sur Liévin, alors que les autres sont loossoises ! Cette caractéristique est révélatrice des politiques des compagnies minières : construire au plus près des puits, sans se préoccuper des limites communales ! La place accueille également une maison d’ingénieur typique des Mines de Lens, réhabilitée dans le cadre du prohet Réhafutur.
Zoom sur la fosse n°11-19
La fosse n°11-19 de la Société des Mines de Lens, entièrement détruite pendant la Première Guerre mondiale, reconstruite dans les années 1920, est sans conteste un symbole fort – et très présent dans le paysage – de notre passé minier. En 1954, c’est l’ouverture d’une nouvelle fosse sur le territoire de Loos : la fosse 19. Elle remplacera le puits 11, mais il faut attendre 1960 pour avoir le premier accrochage à -475 m. En janvier 1986, l’activité s’arrête et la municipalité, emmenée par son maire Marcel Caron, engage un combat de plusieurs années pour éviter la destruction des bâtiments (1986), obtenir la propriété des lieux (1990), leur inscription à l’inventaire des monuments historiques (1992) et enfin la mise en sécurité et la préservation des bâtiments (1989, 1993, 1998). Après une longue période où la ville a dû assumer seule la défense du dossier, le syndicat des communes du Liévinois a pris la relève avant que la Communauté d’Agglomération de Lens-Liévin ne finisse par reprendre la propriété du site et l’inscrive comme “Grand Projet d’Agglomération”. Le site, devenu Base 11/19, compte encore aujourd’hui un grand nombre de bâtiments qui ont trouvé une nouvelle vie ; ils abritent aujourd’hui Culture Commune-Scène nationale, le CPIE Chaîne des Terrils, le CERDD (Centre Ressource du Développement Durable), le cd2e (Création Développement des EcoEntreprises). Une pépinière d’écoentreprises, installée dans des locaux neufs, complète le tout. Mais à proximité immédiate, on trouve aussi les Jardins du Louvre-Lens, les maisons VillAvenir, la centrale solaire Lumiwatt et le centre de formation d’apprentis Sainte-Barbe. Issus de l’activité de la fosse n°11-19, les terrils 74, 74a et 74b (oui, ils sont trois ! le “plateau” est, lui aussi, un terril) s’étendent sur 90 hectares. Ils constituent un marqueur du paysage impressionnant, visible aussi bien des plaines agricoles de la Gohelle que de Lens ou Liévin.
Jean-François Caron se souvient…
Vous êtes devenu Président national des sites Unesco,
qu’est-ce que ça représente ?
Cela conforte la reconnaissance de notre territoire ; “Petit Poucet” parmi les grands du monde et notamment en France, le Bassin Minier se trouve aux côtés du Mont Saint-Michel, du Pont du Gard ou de Versailles. Et cela parce que notre candidature s’appuyait non seulement sur l’histoire et la mémoire collective mais aussi sur de nouvelles perspectives de développement : comprendre notre histoire pour construire notre avenir. Notre patrimoine industriel et ouvrier est l’égal de celui des rois !
Qu’est-ce qui se joue avec l’Unesco ?
Bassin Minier Patrimoine Mondial, c’est aussi un symbole de qualité et d’excellence, porteur des valeurs collectives qui sont les nôtres : solidarité, courage, simplicité, sens de la fête et de l’accueil. Depuis 10 ans, notre image a été profondément transformée de manière positive : c’est un formidable coup de projecteur qui a redonné fierté et envie d’entreprendre. Et, ce qui n’est pas négligeable, c’est aussi une porte d’entrée pour obtenir des financements nationaux et européens. C’est bon pour les collectivités, c’est bon pour notre économie !
Un atout pour notre territoire
Notre territoire, nos modes de vie ont été, pendant près de trois siècles, façonnés par l’exploitation charbonnière, qui y a laissé durablement son empreinte.
Le Bassin minier en témoigne encore aujourd’hui, par son architecture et ses cités minières, ses terrils, ses paysages mais aussi sa culture. C’est à ce titre que le Bassin minier Nord-Pas de Calais présente une valeur exceptionnelle universelle et a été inscrit sur la prestigieuse Liste du Patrimoine mondial.
Une inscription porteuse d’espoir
Avec l’inscription au Patrimoine mondial, ce n’est pas seulement le regard extérieur porté sur notre Bassin minier qui a changé. Elle a aussi changé le regard de ses habitants ! Notre héritage à la fois industriel et culturel est devenu aujourd’hui un motif de fierté pour les habitants du Bassin minier. L’aventure “Patrimoine mondial”, c’est aussi la preuve qu’une mobilisation collective est la clé du succès. Notre territoire devient porteur d’espoir et incubateur de projets, notamment pour les jeunes générations. C’est déjà le cas, bien sûr sur la Base 11/19, mais aussi sur le site du 9-9bis à Oignies qui développe des activités autour de la logistique et la fosse de Wallers-Arenberg plus destinée à la création visuelle.
Le tourisme se développe
Longtemps le Bassin minier a été décrit comme le “pays noir”. Alors même que d’autres activités émergeant après la fermeture des mines, il n’était pas rare que les journalistes recherchent “des corons” pour leurs reportages, plutôt que de montrer les aspects positifs ! Le regard a désormais changé la qualité de notre patrimoine, de notre culture bien vivante et le dynamisme de ses habitants permet aujourd’hui de développer le tourisme, chose impensable il y a encore quelques années. L’installation de Louvre-Lens a apporté un atout supplémentaire avec son demi-million de visiteurs annuels ; le musée complète et renforce d’autres sites touristiques comme le Centre historique minier de Lewarde (150 000 visiteurs/an) ou les lieux rendant hommage aux soldats des deux conflits mondiaux (500 000 visiteurs/an dont une partie sur notre commune), mais aussi nos terrils loossois (300 000 visiteurs/an) !
Et demain ?
Cette reconnaissance mondiale n’a cependant pas pour objectif de transformer le Bassin Minier et “musée à ciel ouvert”. C’est au contraire un formidable défi pour l’avenir : rénover le parc de logements miniers avec une exigence architecturale et de développement durable, par exemple. Ces travaux, déjà entamés, donnent aussi du travail à nos entreprises et artisans locaux : c’est bon pour les locataires, c’est bon pour notre économie !