Résilience & Transition

Voici les grandes étapes de la résilience loossoise

Culture & Patrimoine

Comment est née la force de la politique culturelle loossoise ?

Implication habitante

Comment faire de l'implication une force de la politique de transition ?

Agriculture & Alimentation

Sur quels leviers la commune s'est-elle appuyée à son échelle pour reconnecter agriculture, alimentation et transition ?

Energie

Comment passer d'expérimentations innovantes mais isolées à la massification et au changement d'échelle ?

Biodiversité, Aménagement & Cadre de vie

Comment la ville, avec ce contexte particulier de reconversion minière, s'est-elle saisie, à son niveau de cette problématique mondiale ?

La ceinture verte

La ceinture verte, espace d’écomobilité, de biodiversité et de loisirs

Avec les orientations définies dans le Plan d’Occupation des Sols (POS) signé en 2000, la commune a cherché à maintenir une mixité sociale en matière d’habitat, à renforcer la cohabitation entre espaces naturels et espaces bâtis, à protéger l’espace agricole et à se donner la possibilité de mener des actions en matière de gestion des déplacements, de protection des ressources en eau… Des lots réservés y ont été prévus pour acquérir le foncier indispensable aux « liaisons vertes » et créer une ceinture verte.

La Ceinture verte, forte aujourd’hui de 16,5 km de mobilité douce + 2,6 Km pistes cyclable, traverse la commune en reliant les équipements communaux (médiathèque, écoles, collège, salles polyvalentes, stades…) entre eux. Elle sert également de « frontière » entre les zones urbanisées et agricoles (70 % du territoire loossois). Qualifiée en corridor biologique dès que l’opportunité se présente, permettant ainsi la reconquête des milieux par la faune et la flore, elle a permis de reconquérir des friches minières. La Ceinture verte comprend notamment un corridor enjambant la rocade minière (A21) et assurant la continuité entre la Base 11/19 et les terrils. Enfin, le Centre Régional de Ressources Génétiques (CRRG) y a planté des arbres fruitiers, en faisant un maillon de la préservation du patrimoine génétique végétal régional.

D’autres paysages grâce à la gestion différenciée

Depuis de nombreuses années, la reconquête des friches (carreaux de fosses, terrils, cavaliers) est une priorité communale. Leur aménagement en espaces verts, fait à partir d’essences locales, est également pensé pour favoriser la biodiversité. Avec des résultats : d’ores et déjà, le retour de certaines espèces en ville est observé. Depuis 2004, l’ensemble des espaces verts est entretenu en gestion différenciée, qui laisse la part belle à un développement naturel et favorise la diversité des espèces (oiseaux, papillons…) qui y trouvent habitat et nourriture : Utilisation de méthodes alternatives  aux pesticides (désherbages mécanique et thermique), plus d’espèces sauvages et moins d’espèces horticoles, interventions mécaniques allégées, moins de tontes…

Résultat de la graduation dans l’entretien des espaces verts inhérente à la gestion différenciée, un paysage à multiples facettes se crée. En effet, pour gérer différemment, il faut définir l’aspect que l’on veut donner aux différents sites en s’adaptant aux scènes paysagères successives. À Loos-en-Gohelle, cinq types d’espaces sont définis :

  • floraux : espaces composés de massifs floraux, de jardinières et de suspensions florales (suivi particulier et beaucoup d’arrosage)
  • horticoles : parcs et jardins (entretien dit soutenu)
  • de fleurissement naturel en ville : prairies fleuries, qui ramènent la nature en ville et dans les quartiers, tout en favorisant le retour à la biodiversité (solution alternative à un fleurissement dit économique)
  • naturels : fourrés, terrils, zones à faible fréquentation (fauchage et ramassage annuel, entretien plus régulier aux abords des habitations). Lorsque cela est possible, des arbres morts sont conservés car ils amènent une véritable richesse écologique en abritant et nourrissant de nombreuses espèces d’insectes, d’animaux et de champignons
  • terrains de football (entretien soigné)

La ville est désormais bien avancée en gestion différenciée. L’enjeu actuel est donc de renforcer le dispositif dans certaines zones du territoire communal. De plus, la rotation du personnel rend nécessaire un plan de formation systématique par salarié. En effet, des faux-pas comme une fauche au mauvais moment existent encore. L’autre enjeu principal est la sensibilisation du public, afin qu’il comprenne l’intérêt d’espaces parfois moins beaux (selon les critères traditionnels) en fonction des saisons mais qui permettent à la nature de suivre son cycle. A noter qu’une gestion alternative ne signifie pas l’abandon de toute ambition esthétique : en 2008, Loos-en-Gohelle a obtenu sa Première Fleur au concours « Fleurir le Pas-de-Calais » et aujourd’hui,elle compte 3 Fleurs “Ville et Villages Fleuris”, celles-ci seront, nous l’espérons, gardées à la suite du passage du jury en 2023. Une preuve de plus qu’il est possible d’obtenir des résultats probants en gérant l’environnement autrement…

La maîtrise des traitements chimiques

Grâce à une expérimentation progressive, un travail sur les méthodes alternatives d’entretien, une implication des agents et des entreprises qui interviennent sur la commune,Loos-en-Gohelle est en “Zéro Phyto” depuis 2014 . Un effort de communication a également permis de sensibiliser la population, qui accepte désormais de voir quelques « mauvaises» herbes…

Les équipes d’espaces verts ont suivi une formation sur l’application des traitements phytosanitaires les sensibilisant aux dangers pour l’environnement et la santé humaine. De plus, après une période de test à grande échelle de méthodes alternatives de désherbage, elles utilisent désormais un désherbeur thermique sur certaines zones du territoire.

Au pied des massifs et bosquets, on utilise la technique du paillage, qui consiste à recouvrir le sol de mulch (déchets de bois produit par le service espaces verts lui-même grâce à un broyeur, à partir des tailles de végétaux réalisées sur la commune),de plaquettes de bois ou de paillettes de chanvre (le choix du paillage se faisant en fonction des spécificités des sites).L’intérêt étant de prévenir la pousse des mauvaises herbes, diminuer l’entretien des massifs, limiter l’arrosage, réguler la température des sols et protéger contre le gel.

Sensibiliser les particuliers : un enjeu fort

La valorisation des ressources naturelles auprès du public, les actions de sensibilisation et de formation sont primordiales : la conservation de la biodiversité est l’affaire de tous et chacun. Ainsi, la gestion différenciée des espaces privés est un véritable enjeu : elle permettrait d’améliorer le maillage du territoire en corridors biologiques. Sans compter que les résultats des efforts municipaux peuvent être minimisés si les particuliers continuent à utiliser des pesticides à outrance…

Pour inciter les particuliers à prendre part à la défense de la biodiversité, des actions de sensibilisation sont régulièrement lancées à destination des écoliers et des habitants. Au début de la démarche, des opérations de plantation collectives (“2000 arbres pour l’an 2000”) ou individuelles (opération d’achat groupé “Fleurissons nos jardins”) ont permis d’amorcer la dynamique. Depuis, chaque école dispose d’un espace de plantations (avec un entretien plus ou moins efficace d’un établissement à l’autre) et des ateliers pédagogiques de plantation, d’entretien d’une mare ou encore sur la faune et la flore aquatiques, des visites de site, etc., leur sont régulièrement proposés en partenariat avec des spécialistes de l’environnement.

Les habitants se voient quant à eux régulièrement prodiguer des conseils via les journaux communaux Agir ensemble et Echos loossois, mais aussi proposer 6 à 8  sorties/manifestations nature par an (chauve-souris, plaine, etc., 170 participants en 2010), ainsi que des ateliers nichoirs (mangeoires, etc.). Ces derniers sont chaque année l’occasion d’aborder le thème de la gestion différenciée et de la biodiversité dans les jardins avec les particuliers.

Enfin, l’opération reconduite annuellement « Observer la nature à Loos-en-Gohelle » (comptage des nids d’hirondelles, des papillons, etc.) incite depuis 2007 les habitants à devenir des « sentinelles » et relais d’information. Cela leur permet de prendre conscience de la richesse de la biodiversité en ville. Cela contribue également à la connaissance des espèces présentes. Une connaissance indispensable pour agir pour leur préservation.

Cette action locale vise donc, sous forme de réseaux de particuliers qui réalisent des observations de terrain et assurent le référencement de ces observations (insectes, oiseaux….), à permettre de mieux connaître les espèces animales et végétales (recensement, déplacements…) ainsi que l’évolution du retour de la biodiversité. Une attention particulière est portée sur les hirondelles « rustiques » et « de fenêtres », ainsi que sur quelques espèces simples à reconnaître (mésanges, rouges-queues…). En plus de leur intérêt scientifique, ces opérations facilitent l’appropriation par les habitants des enjeux de la biodiversité… Ce dispositif porte ses fruits et par exemple, chaque année, Radio France se fait l’écho du retour des hirondelles à Loos-en-Gohelle.

La biodiversité à Loos-en-Gohelle en quelques chiffres

En 2010, on a recensé sur le territoire loossois :

  • faune : 11 espèces d’oiseaux, 2 d’amphibiens et 1 de reptile concernées par les mesures spéciales de conservation selon les directives européennes ;
  • flore : 12 espèces exceptionnelles, 13 très rares et 39 rares.
  • gestion différenciée des espaces verts :
  • 200 ha de gestion naturelle (friches) dont 15 ha de fauchage tardif, 15 ha de bois en gestion conservatoire (terrils 11/19…), 3,5 km de cavaliers en gestion naturelle
  • 110 ha de gestion espaces verts, dont 2500 m2 de prairie fleurie (augmentation chaque année)

Entretien alternatif des voiries et trottoirs :

  • Aucune utilisation de produits phytosanitaires depuis 2014.
  • Passage à la peinture à l’eau en 2010 pour les bâtiments et voiries
  • 5 parkings végétalisés, soit une soixantaine de places

Les terrils 11/19, véritables lieux de vie :

Les terrils 11/19, comme certains autres endroits de la commune, constituent ce que l’on appelle des “cœurs de nature”, des endroits où la faune et la flore sont particulièrement riches et qu’il faut protéger. On y dénombre :

  • 159 espèces animales : 88 espèces d’oiseaux, dont 41 nicheuses, 2  espèces de batraciens et 1 de reptile, 10 espèces de mammifères, 15 espèces  de libellules et 25 de papillons de jour, 7 espèces de coccinelles, 11 espèces d’orthoptères (sauterelles, grillons…)
  • 190 espèces végétales, dont 5 espèces exceptionnelles, 2 espèces très rares, 12 espèces rares.