La Base du 11/19
Pôle de référence du Développement Durable
La Base 11/19, c’est 110 hectares de terrils, d’anciens bâtiments d’exploitation minière et de cavalier de mine. Ce site est aujourd’hui un fleuron du patrimoine minier régional, le Nord–Pas-de-Calais ne comptant plus que trois sites complets. Deux éléments majeurs (la tour et le chevalet métallique) figurent à l’Inventaire des Monuments Historiques depuis 1992 et sont classés aux Monuments Historiques depuis septembre 2009. Il comprend également les terrils du 11/19, réputés les plus hauts d’Europe (186 m).
Ce patrimoine minier récent est empreint d’une grande force évocatrice, liée à la taille des lieux, à la force des volumes et des matériaux, à sa position dominante sur le «plat pays» et à son rayonnement physique sur les villes alentour. Voué à la destruction suite à l’arrêt de l’exploitation en 1986, il a été sauvé par la mobilisation de la municipalité loossoise et de quelques pionniers. Depuis, la Base 11/19 est devenue l’un des Grands Projets d’Agglomération de la CALL (2000) en tant que Pôle de référence du développement durable (2002).
Un lieu de démonstration
Emblématique du passé et lieu de mémoire, la Base 11/19 montre également le chemin du futur avec des activités à forte valeur ajoutée et désormais fédératrices : écoconstruction, énergies renouvelables, écomatériaux… Elle résume à elle seule la trajectoire du territoire : de la mine au développement durable. Montrant que, malgré de lourdes séquelles, le mouvement précédemment engagé n’était pas irréversible.
Hormis les terrils, le site est une propriété de la Communauté d’Agglomération de Lens-Liévin qui teste, par le biais de son développement, le principe d’une zone d’activité dédiée. Choisir le développement durable comme concept fédérateur de l’ensemble des projets qu’accueille la Base 11/19 est un choix courageux de l’intercommunalité. Elle est aidée en cela par l’implication forte des financeurs, en particulier la Région Hauts-de-France, l’Etat et les fonds européens.
Eco-aménagement, HQE et éco-construction
La Base 11/19 a été réhabilitée avec les techniques de l’écoconstruction. Une réhabilitation couplée à un travail ambitieux de réduction de la demande énergétique et de production locale d’énergie (plateforme solaire à proximité…). Au début de la réhabilitation du site, on appelait «éco-aménagement» l’ensemble des techniques permettant de réduire les nuisances, de limiter les pollutions, d’économiser la ressource, etc. C’est suivant ce principe que les premières réhabilitations ont été conduites : amorce de corridor biologique, récupération-réutilisation des eaux pluviales, création de puits de lumière (éclairage zénithal)… Par la suite, éco-aménagement s’est appelé Haute Qualité Environnementale et devait répondre à des cibles très précises. Ce cahier des charges HQE est aujourd’hui systématiquement appliqué aux travaux d’aménagement de la Base 11/19 : pour la viabilisation (type de voirie, non-imperméabilisation des surfaces…), la gestion des déplacements (parkings excentrés, présence de sites piétonniers, de corridor biologique…), l’assainissement (récupération ou infiltration des eaux de pluie…), la gestion de l’eau potable, la biodiversité (plantation d’essences locales, gestion différenciée), etc. Le terme «HQE» étant désormais labellisé, il est remplacé par celui plus global d’écoconstruction.
Un lieu de vie
Le 11/19 est de longue date un lieu de vie, d’éducation et de loisirs. Le carreau de fosse est le support de spectacles (déambulatoires, sons et lumières…). Quant aux terrils, ils sont régulièrement investis par les promeneurs, randonneurs, coureurs, VTTistes et autres parapentistes, et l’année est ponctuée de temps forts comme le Trail des terrils loossois (labellisé course de montagne), le Défi des terrils, des week-ends de cerfs-volants, etc. Enfin, les terrils 11/19 constituent des “cœurs de nature” où la faune et la flore sont particulièrement riches.
Témoin majeur de l’époque minière
Avec la découverte de veines de charbon en 1850 et leur exploitation, le village rural du XIXe siècle s’est transformé en ville minière. Pendant plus d’un siècle, l’implantation de 7 puits de mine et 8 terrils par les compagnies des mines de Béthune et de Lens a refaçonné le paysage. La fosse 11 est mise en service en 1894. À partir de 1960, elle est rattaché au siège 19, qui est donc composé de deux puits : le 19 et le 11. Le chevalement métallique du 11, construit en 1925 (hauteur : 45 m) s’oppose à la tour d’extraction (10 000 tonnes de béton armé, 66 mètres de haut) du 19. Cette dernière permettait de remonter des charges pouvant aller jusqu’à 13 500 kg à une vitesse de 18 m/s. Le puits avait une capacité d’extraction de 8 000 tonnes de produits bruts par jour.
Ce siège, le plus puissant du groupe Lens-Liévin grâce à son automatisation très poussée et à son lavoir moderne, a fermé ses portes en 1986. Voué à la destruction, il a été sauvé grâce au combat de la municipalité loossoise soutenue par quelques pionniers. Aujourd’hui, la Base 11/19 est l’un des trois lieux emblématiques de la mémoire de la mine dans la région. Spécialisée dans le développement durable, elle est aussi un symbole de reconversion du territoire. C’est sur ce site que prendra appui le projet Mineurs du monde, un travail de valorisation de la mémoire de la mine et des mineurs ainsi que de l’histoire du bassin porté par le Conseil Régional. Ce projet vient compléter la démarche de Bassin Minier Uni pour la candidature au Patrimoine mondial de l’Unesco (présentation au comité mondial en 2012), qui a révélé l’universalité de la trajectoire du bassin minier et de ses habitants à travers l’empreinte individuelle (liée à la dureté, l’effort, la santé…) et l’empreinte collective (liée à l’histoire sociale, à la structuration des villes, aux paysages, aux séquelles…) laissées sur le territoire. Situé à proximité du futur musée du Louvre-Lens, la Base 11/19 devrait bénéficier de liaisons directes avec ce haut lieu de la culture, afin de faire connaître l’histoire et les perspectives de développement du bassin minier.